Été 22
1er jour de l’été
Et déjà nos corps délestés
De tissu pour respirer
Nous sommes qu’au mois de mai
1er coup de chaleur
Cette année, de bonne heure
Sincèrement, je n’étais pas prêt
A autant transpirer
Juin annonce la couleur
Ça vire au rouge même à Honfleur
Et au doré dans les champs de blé
La récolte est bien avancée
On suffoque même au crépuscule
Au meilleur de l’alerte canicule
Et encore quelques journaux télé
Osent montrer des gens se baigner
Juillet consume le vivant
La Gironde au bois brûlant
La forêt partie en fumée
Noire du carbone meurtrier
Touristes déplacés
Habitants délogés
Pompiers éreintés
Et pas un mot pour la biodiversité
15 jours sans discontinuer
Nous n’étions pas conditionné
A cet air qu’on réservait
Aux pays de gens pas bien nés
Août n’a eu de cesse
Que d’inviter la sécheresse
Laissant nos lacs et rivières
Exhiber leur lit de terre
Et alimenter nos maisons
Avec le plein de bidons
Mais alors c’est possible
Que le robinet d’eau soit indisponible
L’on a trop tôt oublié
Que l’eau n’était pas illimité
Et que nos aïeux se rendaient
Au puit pour la puiser
Comme pour toute ironie
On invoque au 15 août la pluie
Croyant même que Marie
Puisse pleurer sur notre patrie
Le souffle d’un climat déréglé
A brusquement démaquillé
La belle île de beauté
Emportant des âmes sans sourciller
Quand allons nous comprendre
Qu’il n’y a point de météo à pourfendre
Que l’on peut pas maîtriser un vent
Que l’on fait tout pour le rendre violent
S’annonce déjà l’hiver
Aux annonces amères
Érigeant toute sobriété
D’une société gaspillée