Migration climatique
Au village des sables
Peu de terres arables
Mil et sorgo l’on cultivait
Entre sécheresses et longs étés
Agriculture millénaire
Singularité du désert
Que nous enseignait les anciens
D’observations en tours de mains
Les récoltes étaient destinées
A nourrir notre communauté
Et quand elles venaient à manquer
Du bétail était sacrifié
De mémoires de naguère
Il n’était d’hiver
Sans dîner ni refrain
Sans vivres pour demain
Puis le mercure est monté
Jusqu’à même brûler
Nos peaux et nos cultures
Et jeter nos vies en pâture
Arraché à nos terres
Sans retour arrière
Pour aller chercher
Un climat plus tempéré
Perdu furent nos vies
Sans pousser le moindre cri
Jusqu’à déboussoler
Nos sages et nos aînés
Et pour tout horizon
D’un village sans maison
Des abris de réfugiés
D’un climat déréglé
Il fallu aller chercher
Un air bien plus frais
Au nord de ma patrie
L’Europe pour nouveau lit
Déchue notre arrivée
Empreinte d’in-hospitalité
Traité de sans papiers
Au visage d’étranger
Vraiment comment oser
Venir en tout point perturber
Quiétude et tranquillité
De la gente aisée
Ceux là même qui ont causé
La perte de mes racines
En consommant sans compter
Pour leur plaisir qui dégouline
Quelle inconséquence
D’ainsi faire offense
Aux principes d’humanité
De victimes que vous avez créé
Et rappelez vous que cet air
Qui réchauffe notre atmosphère
De vos excès nous est offert
Un réchauffement sans frontières